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La militante anti-excision, Jaha Dukureh !

Mme Dukureh est née en Gambie en 1989 ; elle a obtenu la nationalité américaine en 2015. Elle est mariée et a des enfants issus de son second mariage. Elle fût dès l’enfance victime de mutilations génitales féminines (MGF) et contrainte au mariage forcé à l’âge de 15 ans.

Mme Dukureh est fondatrice et directrice générale de « Safe Hands for Girls », une ONG qui vient en aide aux femmes et aux filles africaines victimes des MGF et qui s’efforce de traiter les graves séquelles physiques et psychologiques que ces mutilations leur laissent, leur vie durant. Aux côtés d’organisations de femmes et de la société civile, elle a contribué à l’interdiction des MGF par le gouvernement gambien, suite à une mobilisation des jeunes et à une campagne menée dans l’ensemble du pays.

” J’ai commencé à en parler… J’ai démarré par un blog, dans lequel je faisais part de ma propre expérience. Peu après, j’ai créé un groupe de soutien pour d’autres femmes, chez moi à Atlanta. En 2014, j’avais enregistré mon organisation et démarré ma pétition sur change.org, demandant au Président Obama de faire mener une enquête sur la prévalence des mutilations génitales féminines aux États-Unis. Par la suite en 2016, l’Institut des États-Unis pour la Paix a organisé le tout premier Sommet pour mettre fin aux mutilations génitales féminines.”

Selon Plan International , pas moins de 200 millions de femmes sont excisées dans le monde. Et elles seront 86 millions de plus d’ici à 2030 si on n’y met pas fin. Outre les risques sanitaires que cette opération, pas toujours pratiquée dans des conditions stériles, comporte, elle provoque des complications tout au long de la vie de la femme -pendant les règles, les rapports sexuels et l’accouchement notamment. «Voilà pourquoi l’Organisation des Nations unies a déclaré les MGF contraires aux droits de l’Homme», souligne Jaha Dukureh.

Jaha Dukureh lors des Journées européennes du développement.

Jaha Dukureh a également dirigé le premier mouvement de jeunes contre ces mutilations en Gambie, ce qui a conduit le président gambien, Yahya Jammeh, à décréter l’interdiction de cette pratique en novembre 2015 . L’année dernière, les MGF ont par ailleurs été interdites au Nigeria, qui a rejoint 18 autres pays africains qui ont banni la pratique, dont la République centrafricaine, l’Egypte et l’Afrique du Sud.

Aujourd’hui âgée de 32 ans, Jaha a un nouvel objectif : celui de briguer la magistrature suprême de la Gambie, bien qu’elle soit une relative inconnue sur la scène politique.

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Écrit par JenJam

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